LES BLAS-BLAS DE L’ESS : LA MARCHANDISATION DU VIVANT : LES SEMENCES Par Marc BOUCHE

18 novembre, au Champ Commun AUGAN
Biodiversité : On estime que 80% des variétés potagères ont disparu.
En France, le catalogue des espèces et variétés de plantes cultivées est créé en 1932. Hors de ce catalogue, tout commerce est interdit ou pénalisé (amendes).
Le commerce est tenu par des multinationales dont Limagrain en France et Monsanto qui distribuent 80.% des semences du monde.
Actualité vulgarisée par les procès entre l’Association Kokopelli et Graines Baumaux SAS

Avant, la diversité des variétés était grande, ex : pommes : à couteau, à cidre, à compote, à pâtisser … Aujourd’hui, les variétés doivent répondre aux exigences DHS : Distinction, Homogène et Stable, ce à quoi les variétés ancestrales ont du mal à répondre car la qualité varie en fonction des conditions naturelles : sol, météo, pluviométrie,… tandis que la logique F1 est inverse : les conditions s‘adaptent à la variété, on force la nature pour satisfaire aux exigences de la variété ; arrosage, engrais, pesticides,… au détriment de l’environnement.

Les variétés F1 sont travaillées pour être présentables, conservables, transportables, au détriment de leur saveur et valeur nutritive. C’est un paradoxe : on maintient la vie (nourriture) par une entreprise basée sur la mort (pesticide, herbicide, engrais,…). Les études sur les tomates révèlent que les tomates traditionnelles et biologiques ont une valeur nutritive 5 à 10 fois supérieure que les hybrides F1.

Les F1 sont produits sur 7 ou 8 générations mais, pour aller plus vite, les semenciers travaillent avec l’hémisphère sud, la lumière artificielle.

De plus, le processus est hyperspécialisé ; il y a les semenciers, les producteurs de plants, les maraichers et les commerçants, et très bien tenu.

Paradoxalement les semenciers alimentent un Conservatoire Général des ressources génétiques comme pour garder la mémoire des variétés passés.

Au niveau mondial, la Réserve mondiale de semences du Svalbard est une chambre forte souterraine sur l’île norvégienne du Spitzberg destinée à conserver dans un lieu sécurisé des graines de toutes les cultures vivrières de la planète et ainsi de préserver la diversité génétique.

AXES de réflexion :

La problématique autour des semences est comparable à la problématique autour de l’argent : que sert l’argent que nous donnons aux vendeurs de tomates du supermarché? au vendeur de l’épicerie locale ? Nous sommes responsables de notre acte d’achat et pouvons infléchir les choix..

Rudolf Steiner, le père de la biodiversité, amateur de Goethe, était aussi un philosophe à une époque où les secteurs n’étaient pas aussi cloisonnés, c’était avant la spécialisation du monde.

Ce problème des semences se reproduit d’ailleurs dans le monde animal domestique.

Enfin, réapproprions-nous cette coutume qui amenait nos ancêtres à s’envoyer par la poste les graines de nos meilleures graines …

Visionnage 3 vidéos : Sur l’asso « Semailles » en Belgique qui développent les semences locales et bio., sur l’asso « les croqueurs de carottes » et sur « les Graines Del Pais » qui produit 600 variétés et paie une amende pour vendre à 4000 clients par internet.